Les architectes dévoilent leur Grand Paris

Publié le par Grand Paris

PRESSE

LE FIGARO

Marie-Douce Albert
17/01/2008

Dix équipes désignées par concours esquisseront des propositions pour la métropole parisienne dont rêve Nicolas Sarkozy. Premières idées avec Jean Nouvel, Dominique Perrault, Richard Rogers…

«Un nouveau projet d'aménagement global du Grand Paris». Nicolas Sarkozy l'appelle de ses vœux. Lors de sa conférence de presse du 8 janvier, il a affirmé qu'il ne laisserait pas cette ambition «s'enliser», provoquant une contre-attaque du maire de Paris, Bertrand Delanoë. Désormais, architectes et urbanistes vont s'emparer du sujet. Pour faire suite à la volonté présidentielle, le ministère de la Culture a lancé fin décembre une compétition internationale afin de choisir dix ­équipes, qui rassembleront architectes, sociologues, historiens, ­poli­tologues… «Il s'agit d'une consultation en recherche et développement, précise-t-on au ministère. Les dix groupes réfléchiront ensemble à ce qu'est une grande métropole au XXIe siècle et devront aussi faire des propositions d'orientations pour le Grand Paris.» Les participants, qui devraient être désignés fin février, travailleront pendant six mois. Le fruit de leur réflexion sera publié et exposé en novembre à la Cité de l'architecture et du patrimoine.

Les propositions devraient aussi être épluchées à l'Élysée, où d'autres initiatives sur la question du Grand Paris pourraient être lancées dans les mois à venir. Pas étonnant alors que les professionnels se montrent motivés. Pour l'architecte Dominique Perrault, ils ne peuvent être absents du débat «sinon cela veut dire qu'on n'est pas engagé». Sans attendre, architectes et urbanistes livrent déjà quelques pistes, à commencer par celle d'une ville «polycentrique».

 

Créer une unité de l'agglomération

Pour beaucoup, l'agglomération parisienne ne peut en effet continuer à s'enrouler comme un escargot autour d'un cœur historique, mais doit créer de nouveaux centres, constitués autour d'activités économiques fortes ou d'institutions emblématiques. «On peut trouver dix lieux magiques, bien desservis, où l'on imaginerait des projets fantastiques», pense l'urbaniste Bruno Fortier. François Ascher, également urbaniste et sociologue, dit même qu'il «faut probablement créer de nouvelles “villes nouvelles”, même si l'on peut discuter de l'appellation, qui répondront au besoin massif de logements». L'architecte Jean Nouvel défend aussi l'idée de dix sites d'intervention mais les imagine plutôt sur des «zones sensibles, ghettoïsées, où l'on mènerait des opérations e xpérimentales en accélérant actions et budgets». Toutefois, pour l'architecte, tout ne passera pas par de grands chantiers : «La ville ne se change pas d'un coup de baguette. Il y a des choses de l'ordre du sensible : où densifier ? Comment équilibrer le minéral et le naturel ? Il faut créer les conditions d'une évolution urbaine et le faire en terme de plaisir de vivre.»

Une autre question sera le périmètre de ce Grand Paris : doit-il absorber la seule petite couronne ou s'étendre jusqu'à Roissy ou Marne-la-Vallée ? Et cette ligne de frontière doit-elle être étanche, comme le pense l'architecte Claude Vasconi ? Selon lui, «Paris doit être puissamment délimitée. Il faut en effet que la ville cesse de faire tâche d'huile et consomme sans arrêt du territoire». Pour le ­Britannique Richard Rogers, conseiller du maire de Londres, on doit «créer une ceinture verte autour de la ville. À Londres, nous avons décidé qu'il n'y aurait pas d'expansions futures et qu'on ne bâtirait que sur les zones déjà construites».

Un Grand Paris permettra également de faire fi des actuelles strictes limites administratives. «On va pouvoir établir une ­nouvelle cartographie où les territoires seront plutôt liés à des réalités géographiques», estime Dominique Perrault. Ainsi des quartiers situés en bordure de Seine ou autour d'un grand parc seraient traités de manière cohérente et non plus différemment à chaque fois que l'on change de commune.

Pour Laurent-Marc Fischer, de l'agence Architecture-Studio, il sera également crucial de créer une unité de l'agglomération. Il faudra notamment réfléchir à lui donner une identité de «capitale dans le monde, en la dotant d'équipements d'échelle internationale». Il faudra débattre d'éventuels grands chantiers et, à n'en pas douter, la question de la construction de tours sera au cœur des discussions. «Mais l'unité passera aussi par le détail, et par la création d'éléments ponctuels récurrents», ajoute Laurent-Marc Fischer. Le Grand Paris devra aussi soigner sa signalétique et ses bordures de trottoirs.

PRESSE

Publié le 04/06/2008 à 20:09 Reuters

Nicolas Sarkozy donne un calendrier serré pour le Grand Paris

Le président Nicolas Sarkozy a donné mercredi six mois aux dix architectes urbanistes retenus pour le projet de "Grand Paris" pour remettre les premiers résultats de leurs réflexions.

Le chef de l'Etat a reçu ces architectes en fin de matinée au Palais de l'Elysée, en l'absence du maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë.

Selon un communiqué de l'Elysée, ils devront définir "la métropole durable du XXIe siècle" et formuler, à partir de ces préconisations, "un diagnostic prospectif pour l'agglomération parisienne", délimiter des "frontières pertinentes" et établir un "nouveau modèle de gouvernance".

"Le programme sera largement ouvert aux contributions de la société civile", ajoute la présidence. "Il s'achèvera début 2009 avec des restitutions au public et une exposition organisée à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine."

La ministre de la Culture Christine Albanel et le secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale, Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale, assureront le pilotage de ces travaux en liaison avec le ministre de l'Ecologie Jean Louis Borloo, au sein d'un comité associant également la Ville de Paris, la Région Ile-de-France et l'Association des maires d'Ile-de-France.

Selon le communiqué de l'Elysée, Nicolas Sarkozy a souhaité que "soit réalisé rapidement un projet d'exception pour l'aménagement de la capitale française, un projet fort, original, réaliste, sachant que le réalisme est de fixer une haute ambition et d'entreprendre de grandes oeuvres".

Les dix projets présentés par les architectes urbanistes "devront être suffisamment différenciés et prendre en compte les besoins de la population à long terme, en développant une stratégie de développement durable qui tienne compte des caractéristiques propres à chaque territoire", ajoute la présidence de la République.

Emmanuel Jarry


POUR MEMOIRE

LETTRE DE MISSION DE C. BLANC

http://www.premier-ministre.gouv.fr/chantiers/

Le projet du Grand Paris sera présenté en 2009
Christian Blanc a rendu publique, le 14 mai, sa lettre de mission établie par le président de la République. D’après le document, il lui revient "de définir une vision pour la région capitale à l’horizon 2030" et "de permettre à la France de tenir son rôle dans la compétition des territoires, en faisant de sa capitale une ville-monde, ouverte, dynamique, attractive, créative de richesses et d’emplois, qui constitue pour la nation un atout décisif dans la compétition économique du XXIe siècle."

Les objectifs fixés par le Gouvernement pour la région capitale sont au nombre de cinq :

-  développer une vitalité économique forte ;
-  prendre en compte les Franciliens vivant dans des zones "en grande difficulté" ;
-  anticiper les "conséquences du nouveau contexte écologique planétaire" ;
-  dimensionner les futures infrastructures,
-  prévoir des "gestes architecturaux forts contribuant au rayonnement culturel" de la région capitale.

Une administration de mission d’une cinquantaine de personnes sera chargée de consulter les élus locaux, les acteurs économiques, les organisations professionnelles et les experts de diverses disciplines. Parallèlement deux premiers projets structurants devraient être lancés : un cluster (pôle) technologique et scientifique sur le plateau de Saclay (Essonne) et l’aménagement de la Plaine-de-France (Seine-Saint-Denis). Au printemps 2009, d’autres projets seront sélectionnés au terme de la consultation internationale lancée par le ministère de la Culture et de la Communication.

A la fin de l’année Christian Blanc devrait présenter en Conseil des ministres "une stratégie et une première esquisse pour la région capitale à l’horizon de trente ans".

Publié dans Actualité Grand Paris

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E
Je crois que c'est une bonne idee de changer le visage et de faire un projet d'amenagements de Paris. La capitale reste toujours le symbole du pays, et nous devons faire tout pour developper son existence. Meme pour attirer des touristes.
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