Balladur défend son territoire

Publié le par Grand Paris

PRESSE

LIBERATION 30/12/08

Collectivités . La pression s’accroît sur le comité de l’ex-Premier ministre.


A l’approche de l’échéance, les enjeux se précisent. Et la tension monte. Chargé le 22 octobre, par Nicolas Sarkozy, d’une réflexion sur l’organisation territoriale, Edouard Balladur a tenu, hier, à calmer les esprits. Mettant en garde contre les «polémiques inutiles», l’ex-Premier ministre a expliqué le sens du travail attendu du comité sur le millefeuille administratif qu’il préside. Un comité, a-t-il rappelé, «composé de personnalités représentant les diverses tendances de l’opinion et qui travaille de façon totalement indépendante de toutes incitations ou conseils d’où qu’ils viennent».

Fusion. Cette sèche mise au point est implicitement adressée à Frédéric Lefebvre, l’inévitable porte-parole de l’UMP. Dimanche, celui-ci avait assuré que la fusion des départements et des régions «était pour bientôt». Evoquant, sur Europe 1, les chantiers de 2009, le très sarkozyste député des Hauts-de-Seine avait cité la «réforme exceptionnellement importante» sur les collectivités locales. L’organisation actuelle, a-t-il fait valoir, est marquée par «des gabegies», «elle coûte très cher au pays». Edouard Balladur, a ajouté Frédéric Lefebvre, «travaille avec des gens de droite et de gauche, et va nous faire des propositions». «A l’UMP, nous, on va engager un vrai travail de réflexion sur ces questions», a-t-il ajouté. Réponse, donc, d’Edouard Balladur : «Les recommandations que le comité fera seront inspirées du seul souci de l’intérêt national. […] Toute interprétation de ses travaux, toute annonce des conclusions auxquelles le comité serait parvenu ne correspond à aucune réalité et ne sert qu’à alimenter des procès d’intention.» Vlan.

Oppositions. L’éventualité d’une fusion des départements et des régions soulève en effet de vives oppositions, notamment au sein de l’Association des départements de France. Le comité Balladur doit remettre ses préconisations fin février ou début mars, selon la Tribune d’hier. Le président de la République a fait de la réforme de la décentralisation, un objectif prioritaire pour l’année prochaine. Mais, comme sur le travail le dimanche ou l’audiovisuel public, il devra d’abord convaincre ses propres députés, souvent élus locaux, du bien fondé de sa réforme.

Publié dans Région Ile de France

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