Cécile Duflot rêve la région Ile-de-France en vert

Publié le par Association Grand Paris

PRESSE I LE MONDE | 02.09.09

Ele ira seule "sans Daniel Cohn-Bendit". Cécile Duflot sera reçue jeudi 3 septembre parNicolas Sarkozy en plein débat sur la taxe carbone. Et elle entend bien défendre son point de vue sans s'en laisser compter. Celle qui a décidé de prendre la tête de la liste écologiste aux régionales en Ile-de-France s'est lancée comme elle l'a toujours fait depuis qu'elle est à la tête des Verts : avec culot.

Après quelques jours de réflexion lors des journées d'été du parti, 
Cécile Duflot a décidé d'affronter des poids lourds de la région, comme Valérie Pécresse et Jean-Paul Huchon, mais "sans plan de carrière". La militante incarne la nouvelle ligne des Verts, qui passe par la défense du projet écologique face au PS avec l'espoir de lui damer le pion dans quelques régions.

La jeune femme, 34 ans, mère de quatre enfants, a l'assurance des trentenaires qui poussent plus ou moins gentiment les "vieux" vers la sortie. Avec son complice, Jean-Vincent Placé, vice-président de la région Ile-de-France, ils ont la certitude que leur tour est arrivé. Que l'heure des jeunes cadres écolos, formés ailleurs que dans les arcanes de l'extrême gauche ou du mouvement antinucléaire, a sonné. Pour eux, les débats sur un amendement à un texte d'orientation comptent moins que de prouver qu'ils sont capables de "gérer" aussi bien que les socialistes.

"FRANCHISE" 

C'est dans cet état d'esprit que la secrétaire nationale s'adresse dorénavant au PS. Comme à La Rochelle, samedi 29 août, où elle a tancé les dirigeants socialistes, Ségolène Royal en tête, pour leurs réticences face à la taxe carbone :"Toutes celles et tous ceux qui s'aventurent à critiquer (...) la fiscalité écologique, ne sont que des démagogues déconnectés de la réalité", a-t-elle lancé.

Finie la période où l'on posait gentiment au côté de François Hollande, le premier secrétaire de l'époque, en attendant qu'il vous offre quelques sièges : Cécile Duflot assume sa "franchise " et prétend que les Verts iront chercher leurs mandats seuls. Elle espère même emporter une ou deux présidences de région. "On verra...",dit-elle assurant que sa candidature est un "devoir". Car la chef de file écolo est persuadée que le score obtenu par Europe écologie le 7 juin dernier n'est pas un feu de paille. Face aux "mécanos électoraux" que leurs anciens alliés leur proposent au premier tour, elle préfère affirmer son identité. "Le vrai sujet, c'est le projet", ne cesse d'asséner Mme Duflot, parce que "l'écologie, c'est sérieux".

Cette fermeté plaît aux militants. "C'est la fin du temps des petits scores écolos", dit le député de Gironde, Noël Mamère. L'objectif de par "Dany" avant les européennes - "10 % et plus" - est plus que jamais "envisageable". C'est justement le seuil pour se maintenir au deuxième tour et mieux négocier avec le Parti socialiste.

La jeune leader fonce, enchaînant radios et télés, pour se faire un nom. Jusqu'alors, on connaissait peu la numéro un écolo. Elle est venue au parti en 2001 en adhérant à son courant le plus à gauche. Mais a vite compris que pour percer, il fallait faire des compromis avec les anciens,Dominique Voynet en tête. Cinq ans plus tard, elle est élue secrétaire nationale. Sa tendance est alors indispensable pour construire une majorité. Tous pensaient qu'elle ne ferait d'ombre à personne.

Depuis, Cécile Duflot a fédéré les courants et réussi à quasiment éteindre leurs querelles. "Elle a fait progresser le mouvement", assure Mickaël Marie, proche de Dominique Voynet. "Elle ne se débrouille pas si mal en attaquant le PS", reconnaît même Francine Bavay, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France.

Quant aux incertitudes sur sa notoriété, elles sont balayées par M. Placé : "Qui connaissait Valérie Pécresse il y a encore deux ans ? Cécile peut prendre la région." Elle, qui n'a pour seul mandat que celui de conseillère municipale à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), veut"montrer aux électeurs ce qui changera s'ils nous donnent les clés de la région". Pas moins.



Sylvia Zappi
 

Publié dans Régionales 2010 IDF

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article