Les policiers vont traverser le périphérique

Publié le par Association Grand Paris

PRESSE I LEPARISIEN 13/09/09 I Valérie Mahaut avec Benoît Hasse
 

Effective aujourd’hui, la police du Grand Paris est une révolution pour les policiers, priés de travailler avec tous leurs homologues de la capitale et de la petite couronne.

Les 3 600 fonctionnaires de la sécurité publique des Hauts-de-Seine sont donc intégrés à la préfecture de police de , dirigée par Michel Gaudin, au sein de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP). Exit les directions départementales de sécurité publique (DDSP) et leurs patrons, qui deviennent des directeurs délégués.


Concrètement, les commissariats restent en place ; de même que les hommes qui y travaillent. Mais le lien hiérarchique change puisque le commandement est confié au préfet de police pour la zone , 92, 93 et 94. Les moyens sont donc mis en commun et les multiples unités de policiers rassemblées au sein d’entités compétentes sur l’agglomération parisienne, comme les compagnies de sécurisation ou brigades anticriminalité interdépartementales.

S’adapter aux diverses formes de délinquance

Sur le terrain, les policiers parisiens traverseront donc le périphérique en cas d’agitation dans les cités sensibles. Si la police du Grand avait existé le 13 juillet 2008, la nuit où le commissaire d’Asnières a été gravement blessé à l’oeil par une fusée de feu d’artifice, « on aurait sans doute attendu moins longtemps les renforts », observe un commissaire des Hauts-de-Seine. Les renforts auraient pu arriver plus tôt également lors des émeurtes de La Défense en 2001 ou encore en novembre dernier quand deux bandes de banlieue se sont affrontées aux Halles à Paris. Le but recherché, et exigé par Nicolas Sarkozy, est en effet de rendre les policiers plus efficaces. Surtout en cette période où l’on constate une augmentation de la délinquance après plusieurs années de baisse. Le département enregistre une hausse de 4,26 % pour les huit premiers mois de l’année. Avec un pic à 76 % pour les braquages et 15 % pour les cambriolages. L’efficacité consiste aussi à s’adapter aux diverses formes de délinquance avec des « nouvelles stratégies ». Le préfet, Patrick Strzoda, vient de présenter une kyrielle de plans, groupes ou cellules spécialisés. Le plan antibraquage parisien devrait être adapté au département. La police judiciaire du 92 obtiendra, d’ici à novembre, 12 hommes, avec voitures et motos, pour constituer un groupe « cités », à l’image de celui que le patron de la PJ 93 a créé dans son département. Le plan antistups mis en place à Paris devrait se décliner dans le 92, déjà doté d’un plan concocté par le préfet et le procureur. Il implique la mise en commun des informations de plusieurs services, pour éviter que la brigade des stups du Quai des Orfèvres travaille dans son coin pendant que la sûreté départementale du 92 travaille aussi dans son coin. Le service départemental d’information générale (Sdig) et sa cellule antibandes mettront leurs informations en commun également pour mieux cerner les violences urbaines.
Abolies par les délinquants, les frontières départementales le seront pour les policiers. A condition qu’ils abolissent eux-mêmes les frontières entre services.

Publié dans Banlieues - Sécurité

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