La création d'un grand Paris se heurte aux conseils généraux

Publié le par Grand Paris

La question de l'inter-départementalité commence enfin à être posée dans le débat sur la création d'un Grand Paris.

Nous partageons l'idée que le découpage actuel des Départements en Ile de France depuis la suppression du Département de la Seine renforce les inégalités et la cohérence territoriale pour la métropole parisienne qui se retrouve découpée administrativement et politiquement en quatre...

Une véritable réflexion sur une réforme institutionnelle sur le cas francilien est un préalable nécessaire à la création d'une intercommunalité afin d'éviter à celle ci un éccueil politique, voire politicien, de frein des Conseillers Généraux après les réticences des conseillers Régionaux...


LE MONDE | 05.12.07 |


Pour créer un "Grand Paris", la question de la suppression des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne devait être posée, mercredi 5 décembre, à Vincennes au cours de la Conférence métropolitaine à laquelle Bertrand Delanoë a convié une quarantaine de maires, et présidents de conseils généraux. Cette instance informelle créée en 2006 devait débattre des "contours institutionnels" d'une nouvelle agglomération au coeur de l'Ile-de-France. L'enjeu est de mutualiser les politiques de développement économique, de logement et de transports ainsi que de lutter contre la ségrégation spatiale et sociale, qui expliquerait en partie la crise des banlieues. L'objectif est de créer une métropole à l'échelle des autres capitales européennes. Mais cette ambition se heurte à la question de la répartition des pouvoirs au sein du futur ensemble.


En juin, Nicolas Sarkozy avait levé le tabou et s'était prononcé en faveur d'un "Grand Paris". Il s'était demandé s'il était pertinent qu'"un département de petite couronne et celui d'un département rural (aient) les mêmes pouvoirs, la même fiscalité, la même structure". M. Sarkozy veut "supprimer les départements de la petite couronne (et) recréer l'ancien département de la Seine", s'inquiète Michel Berson, président (PS) du conseil général de l'Esssonne.


Supprimé en 1964, celui-ci avait donné lieu à un nouveau découpage créant les actuels départements limitrophes de Paris.


"ZONE AGGLOMÉRÉE"


Chargé de remettre un rapport sur le "Grand Paris" dans quelques mois, Philippe Dallier, sénateur (UMP) a pris la tête du combat anti-départemental. M. Dallier estime qu'"on ne peut pas continuer à empiler de nouvelles structures intercommunales par-dessus les conseils généraux. Les Français n'y comprennent plus rien et cela entraîne des dépenses insurmontables pour les élus locaux et pour l'Etat". Philippe Laurent, maire (UDF) de Sceaux affirme qu'"il faut aller vers la suppression des départements de la petite couronne". La réflexion sur "la création d'une zone agglomérée" implique qu'"on se pose la question des départements", considère le chevénementiste, Jean-Luc Laurent (MRC), vice-président de la région Ile-de-France, chargé du logement.


A l'inverse, Pierre Mansat, adjoint (PCF) de M. Delanoë et artisan d'une politique de rapprochement entre Paris et les communes limitrophes s'insurge contre la "brutalité" de cet appel à décapiter les conseils généraux. "La brusquerie d'une telle proposition tuera le projet de Grand Paris" prévient Roger Karoutchi, candidat (UMP) à la présidence de la région. Le projet suscite l'indignation d'Hervé Bramy président (PCF) de Seine-Saint-Denis, réservé vis-à-vis de la création d'un "nouvel échelon institutionnel" par-dessus les départements.


M. Dallier persiste : "Le Grand Paris suppose de venir à bout de la résistance des départements. Y compris des Hauts-de-Seine, ajoute l'élu UMP. Seul le président de la République a le pouvoir d'y parvenir en imposant une loi créant une nouvelle collectivité". La plupart des élus franciliens s'inquiètent, à l'inverse d'un "coup de force" de l'Etat.

Béatrice Jérôme

Publié dans Actualité Grand Paris

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