La RATP vise le Top 5 mondial du transport urbain à l'horizon 2013

Publié le par Association Grand Paris

PRESSE I LES ECHOS 26/10./09

Pierre Mongin, le PDG de la RATP, a dévoilé vendredi dernier à ses administrateurs les cinq chantiers de son nouveau mandat. Parmi les priorités, le Grand Paris, la modernisation de l'entreprise ainsi que l'expansion en France et à l'international.

La lettre est datée du 28 septembre dernier. C'est à cette occasion que Nicolas Sarkozy a assigné à Pierre Mongin, reconduit en juillet dernier à la tête de la RATP, les cinq chantiers prioritaires de son nouveau mandat. Grand Paris, développement externe, modernisation de l'entreprise, qualité de services et développement durable : ces différents dossiers ont été détaillés vendredi dernier par le PDG de la Régie, à l'occasion d'un conseil d'administration très particulier. « Ma volonté pour les cinq ans qui viennent, c'est de continuer à construire […] la RATP de demain et d'après-demain », écrit Pierre Mongin, dans un dossier de près de 80 pages remis aux administrateurs, dont « Les Echos » ont pu consulter une copie.

Ce nouveau mandat devrait être l'occasion pour la Régie d'accélérer son développement hors de son pré carré historique en Ile-de-France. La décision a été validée après un audit externe remis il y a quelques mois par le cabinet Roland Berger. Le scénario d'une focalisation en Ile-de-France « entraîne une érosion inexorable du chiffre d'affaires et une démobilisation de l'entreprise », est-il écrit dans le document. L'Etat actionnaire et le groupe ont donc préféré opter pour un développement en France et à l'international. Avec quels résultats ? Roland Berger a calculé que, en cas de développement accéléré, le chiffre d'affaires cible maximal serait de 6,1 milliards d'euros en 2019 (contre environ 4 milliards en 2008). La RATP est moins précise, expliquant que l'expansion se ferait « en fonction des possibilités financières ».

Vive concurrence

La sortie du capital de Transdev - à l'occasion de la fusion de ce dernier avec Veolia Transport - devrait donner un sérieux coup de pouce à cette stratégie. Contre la participation de 25,6 % qu'elle détient actuellement, la RATP veut obtenir des actifs pour « une valorisation de chiffre d'affaires comprise entre 300 et 450 millions ». Conjugué à cela, le groupe est déterminé à saisir toutes les opportunités en France et à l'étranger (Europe, Asie, Amérique du Nord), face à une concurrence vive, « comme le montre l'agressivité récente de Keolis, dont Veolia a souffert à Bordeaux et dont la RATP a également souffert pour le tramway d'Alger ». Ce développement à marche forcée pourrait permettre à sa filiale RATP Dev de dépasser le cap du milliard d'euros de revenus en 2013, contre 125 millions l'an dernier. « L'un des objectifs de la RATP est de faire partie du Top 5 mondial des transporteurs urbains d'ici à 2013 », prévient Pierre Mongin.

Le groupe n'en oublie pas moins l'Ile-de-France. Et pour cause : le projet du Grand Paris semble être sa chasse gardée. « C'est un honneur pour la RATP et ses personnels, tous métiers confondus, de porter le projet de transport de la région capitale et de répondre aux commandes de la Société du Grand Paris », explique Pierre Mongin. Deux cadres de l'entreprise - l'ancien responsable des RER et le spécialiste des automatismes - ont déjà été détachés à la mission de préfiguration et une équipe d'une dizaine d'experts devraient suivre. Très prévenante, la RATP va également louer des locaux à l'Etat pour accueillir les personnels.

La Régie a déjà été désignée pour assurer les missions de maîtrise d'ouvrage déléguée et de maîtrise d'oeuvre. « C'est un marché d'ingénierie estimé entre 75 et 100 millions d'euros par an pour les dix à quinze prochaines années, dont il faudra se rendre digne », explique le dirigeant, qui veut faire du Grand Paris « une vitrine technologique de l'ingénierie RATP ». Ce ne sera pas tout, puisque le groupe estime être « un candidat incontournable » pour exploiter ce nouveau réseau. La perspective fait déjà grincer les dents des concurrents en coulisse.

RENAUD HONORE, Les Echos

Publié dans Transports

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