Trêve hivernale des expulsions sur fond de crise

Publié le par Association Grand Paris

PRESSE I LE PARISIEN 31/10/09

La trêve hivernale des expulsions, qui débute chaque année le 1er novembre, donne jusqu'au 15 mars un répit à des dizaines de milliers de ménages qui peinent à s'acquitter de leur loyer, dans un contexte de économique qui aggrave la pénurie de logements. A partir de lundi, personne ne pourra plus être expulsé de son logement et ce pendant quatre mois et demi.

Une centaine de manifestants ont d'ailleurs occupé vendredi la chambre syndicale des huissiers à , à l'appel de Droit au Logement (DAL), afin de fêter la fin des expulsions locatives. Les associations se saisissent de cette trêve pour rappeler qu'en 2008 il y a eu 11.294 expulsions effectives avec le concours de la force publique, soit une augmentation de plus de 150% en 10 ans, souligne la Fondation Abbé Pierre.

1,8 million de ménages ont des difficultés à payer leur loyer

Selon la Fondation, qui a mis en place depuis le 1er juin dernier une plate-forme téléphonique pour prévenir les expulsions locatives, 1,8 million de ménages ont des difficultés à s'acquitter de leur loyer et, parmi eux, 500.000 sont en situation d'impayés.

Le collectif rassemblant la trentaine d'associations s'occupant de mal-logement qui avait demandé, à la rentrée, un moratoire des expulsions locatives pour «les personnes de bonne foi», souligne que «la économique, en privant 600.000 personnes de leur travail, a singulièrement compliqué la situation de nombreux ménages».

D'autant que l'année 2009 s'annonce comme la pire depuis onze ans pour le secteur de la construction en France, au vu du nouveau recul des mises en chantier de logements neufs au troisième trimestre.

Le Droit au logement opposable «non respecté»

Jeudi, Xavier Emmanuelli, président du Comité de suivi du Dalo (Droit au logement opposable) a alerté le gouvernement «sur le non-respect de la loi» de mars 2007, qui fait obligation à l'Etat de trouver un logement ou un hébergement aux personnes qui en font la demande, sous peine de recours en justice si l'Etat s'avère défaillant. «Au 30 juin, a-t-il ainsi fait remarquer, au moins 7.250 ménages désignés prioritaires pour un logement par les commissions de médiation, dont 6.500 Franciliens, n'avaient pas reçu d'offre dans le délai légal».

Les associations de soutien aux tsiganes, gens du voyage et Roms ont également milité ces dernières semaines pour que la trêve hivernale s'applique à l'habitat mobile pour ne pas ajouter une autre discrimination à celles que subissent déjà ces populations.

Publié dans Logement - Immobilier

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