Les élus franciliens font un pas de plus vers le "Grand Paris"

Publié le par Grand Paris

PRESSE
Par LEXPRESS.fr, publié le 06/11/2008

Des élus de tous bords ont arrêté mercredi les statuts du syndicat "Paris Métropole", avec pour objectif de regrouper 200 collectivités de la région la plus peuplée de France. La lutte avec le gouvernement, porteur d'un autre projet, n'est pas réglée pour autant.

Si la réflexion sur le Grand Paris se poursuit au sein du gouvernement, les collectivités franciliennes ont, elles, décidé d'avancer. Mercredi, la "conférence métropolitaine", groupement d'élus de tous bords réunis autour de Bertrand Delanoë, a arrêté les statuts du syndicat "Paris Métropole".

Qu'est-ce que "Paris Métropole"? Surtout porté par des élus de la gauche francilienne, c'est un projet de regroupement de la totalité ou presque des communes d'Ile-de-France. Depuis mercredi, "Paris Métropole" est un syndicat "mixte ouvert" qui regroupe potentiellement les élus de 200 collectivités: communes et groupements de communes de petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne), tous départements franciliens (Paris, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d'Oise et la petite couronne), et la Région Ile-de-France. S'il est qualifié d'ouvert, c'est qu'à terme il pourrait englober l'ensemble de l'Ile-de-France.

Le président de la Région, Jean-Paul Huchon, peut se réjouir: "une étape est franchie", a-t-il assuré à l'issue des travaux, mercredi. La règle est "une ville, une voix", les décisions les plus importantes devant être "prises à des majorités plus fortes", a précisé l'élu socialiste. "Paris Métropole" tentera de bâtir des "projets d'intérêt communs, en priorité sur la solidarité financière entre communes pauvres et riches, et le logement".

Son président sera élu pour un an par le comité syndical et le montant total annuel des contributions des membres du syndicat est plafonné à 1 million d'euros la première année, révisable chaque année.

Le "Grand Paris" au milieu de querelles politiques

Pierre Mansat, adjoint PCF au maire de Paris chargé de "Paris Métropole", a souligné qu'il fallait "travailler très vite. Le défi est maintenant devant nous, nous avons l'obligation d'être pluralistes". Si l'élu de gauche souligne l'importance du pluralisme, c'est que "Paris Métropole" ne veut pas apparaître comme une volonté de contrer la réflexion sur le "Grand Paris" menée par le gouvernement.

Car, deux camps travaillent sur ce sujet. "Paris Métropole" donc, et "Région capitale", chantier mené par Nicolas Sarkozy lui-même et Christian Blanc, nommé secrétaire d'Etat en mars dernier. En invitant des élus de droite mercredi, les défenseurs de "Paris Métropole" veulent envoyer un message clair: leur projet n'est pas qu'une tentative de reprendre la main sur le dossier "Grand Paris". Certains élus UMP s'y sont d'ailleurs déjà ralliés.

Un dossier déjà âprement disputé. Fin septembre, le gouvernement indiquait son refus de transmettre le nouveau schéma d'aménagement de l'Ile-de-France (Sdrif) au Conseil d'Etat. Ce texte qui prévoit l'organisation du développement francilien jusqu'en 2030 avait pourtant été adopté par le conseil régional. Sans ratification par le Conseil d'Etat, le Sdrif n'a aujourd'hui toujours pas été entériné. Sur le dos de l'Ile-de-France se sont donc greffées des querelles politiques. Mardi, le nouveau préfet francilien s'est voulu rassurant: les vues de Jean-Paul Huchon, président PS de la Région, et de Christian Blanc, secrétaire d'Etat à l'Aménagement de la région capitale, sont "conciliables".

Publié dans Actualité Grand Paris

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