La dette, sujet de préoccupation majeur pour le groupe
La Régie veut réduire son endettement (5 milliards d'euros l'an prochain), en demandant des efforts au STIF et à l'Etat, appelé notamment à participer à une recapitalisation. Les objectifs de productivité restent inchangés.
Avec son plan stratégique, Pierre Mongin voit les choses en grand pour la croissance de la RATP. Mais le PDG sait qu'il faut également s'atteler à « l'amélioration de la performance économique et financière » . En tête de liste de cette priorité, la dette, qui a atteint 4,5 milliards d'euros en 2008 et qui devrait culminer à 5 milliards l'an prochain. « L'évolution montre une augmentation annuelle moyenne de 200 millions » , écrit Pierre Mongin aux administrateurs. En cause, le matériel roulant - souvent acheté aux seuls frais de la RATP - mais aussi les investissements dans les infrastructures. Avec un « gearing » de 4,6 en 2008, la « gestion des infrastructures porte un endettement beaucoup plus lourd que d'autres gestionnaires d'infrastructures ».
Le dirigeant vise donc « un retour à l'équilibre du bilan » en 2014, ce qui passe par une réduction de la dette. Pour cela, le groupe entend obtenir une meilleure rémunération pour la gestion du réseau, mais appelle également les autorités organisatrices - notamment le STIF (Syndicat des transports d'Ile-de-France) - à cofinancer tous les achats de matériel roulant. « C'est indispensable, la moitié du parc du métro doit être renouvelée dans les quinze ans », souligne un proche du dossier.
Autre piste évoquée, une recapitalisation de la RATP par le biais de l'Etat, qui s'est déjà engagé début 2009 à apporter une dotation en capital de 150 millions. Un effort sera également fait par l'entreprise, qui veut améliorer sa capacité d'autofinancement. Cela passera notamment par un plan de productivité, alors que le cabinet Roland Berger a identifié « un potentiel de compétitivité compris entre 250 et 375 millions d'euros » par rapport à la concurrence, avec notamment des écarts de coûts de 12 % à 20 % pour les bus. L'objectif sur cinq ans d'une amélioration de 2 % par an de la productivité, lancé en 2007, est donc maintenu. Le ralentissement en Ile-de-France provoqué par la crise le rend toutefois plus difficilement atteignable, ce qui inquiète les syndicats.