Fillon prédit un débat musclé sur les régions

Publié le par Association Grand Paris

PRESSE I LIBERATION 26/09/09 I Par ALAIN AUFFRAY

Réforme. Au Touquet, les élus UMP ont été invités à serrer les rangs lors de l’examen du projet en octobre.

Faire des élections régionales un plébiscite pour la réforme de l’organisation territoriale. C’est le pari, risqué, que prend le gouvernement. Vendredi, à la clôture des journées parlementaires UMP au Touquet (Pas-de-Calais), François Fillon a exhorté députés et sénateurs à «ne pas craindre» que le«grand chantier» de la simplification du millefeuille vienne«percuter» la campagne électorale de mars.

«Ça va secouer !» a reconnu le Premier ministre, tout en se disant persuadé que les Français soutiennent la réforme. La veille, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, avait annoncé aux élus UMP le calendrier de cette réforme qui prévoit notamment la création de 3 000 nouveaux «conseillers territoriaux», en remplacement des 6 000 élus régionaux et généraux. Après présentation du projet de loi mi-octobre, le gouvernement souhaite que la discussion soit engagée «avant Noël».

Hortefeux s’est engagé à «tout mettre sur la table» le 14 octobre : la nouvelle organisation territoriale mais aussi le mode de scrutin. En 2014, 80 % des conseillers territoriaux seront élus au scrutin uninominal à un tour. Les 20 % restants le seront à la proportionnelle. «L’opinion est derrière nous», a-t-il certifié, évoquant plusieurs sondages favorables à la«clarification» et à la «simplification» de l’organisation territoriale. Et il met lui aussi la réforme au cœur de la campagne des régionales. Evoquant l’opposition socialiste, il a prédit un combat«des modernes contre les anciens, des réformateurs contre les conservateurs».

En écho, François Fillon a invité la majorité à «placer la gauche devant ses responsabilités : si elle conteste l’idée qu’il faille des conseillers territoriaux moins nombreux mais plus influents, eh bien qu’elle le dise». Selon lui, l’opposition «démontre qu’elle est dans la contradiction et la défensive» en concentrant ses attaques contre un mode de scrutin «promu en 1926 par Léon Blum et adopté par le PS dans son programme électoral de 1972 !»

Anticipant sur le procès en hold-up électoral, Fillon a protesté que «ce sont les idées et non pas les modes de scrutin qui décident des victoires». Cependant, il est clair que le scrutin uninominal à un tour favorise massivement le camp le mieux rassemblé. Face à une gauche chroniquement divisée, l’actuelle majorité serait donc favorisée. Si rien ne change d’ici à 2014… 
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